Lumière...chaleur...inaction!
La torpeur lourde et moite des fins de printemps, celle qui colle au caleçon et promet l'arrivée de la climatisation angineuse s'installe pour de bon dans nos environnements de travail.
Une lumière que je qualifierait audacieusement de solaire entre à flots et balaie en nous toute velleité organisatrice et laborieuse. Nous sommes condamnés à errer statiquement sur nos chaises pivotantes en jetant un oeil morne vers un ecran oscillant entre une boite de messagerie vide (vacances obligent) et les sites bloqués par l'administrateur Internet de la boite.
Le téléphone ne sonne pas, le café à soudain un effet sedatif, le vrombissement sourd de la salle serveur nous berce et nous pousse à un balancement lent et autitique d'avant en arrière. Parfois nous nous rendons compte que quelques minutes de nos vies sont parties dans les limbes d'une méditation de plus en plus profonde.
Parfois un collegue trouve la force de monter un étage et de venir participer à la méditation sous un pretexte futile et vite effacé par la reverie d'un week-end inexorablement proche...
Il arrive que l'ennui ne soit pas désagréable, que le farniente s'immisce dans les lieux les plus inattendus..
Le Yogi et l'ermite ne devraient pas se retirer pour accomplir leur voyage interieur. Ils n'ont qu'à trouver un poste en été dans un siège social...